vendredi 26 février 2010

En route vers le nord

A mi-chemin entre Saigon et Hanoi, nous avons posé bagages dans les villes de Hoi An et Hué. Situées en plein centre du Vietnam, elles sont des destinations phares du pays. Bien que ces lieux voient affluer les touristes, nous avons été enchantés ! Comment ne pas tomber sous le charme de la ville de Hoi An ? Se promener dans ses petites ruelles pavées sous la lueur des lanternes colorées fut un réel plaisir ! La vieille ville, épargnée par les bombardements de la guerre, a conservé ses demeures centenaires, tels que les maisons communes de congrégation où se réunissaient les communautés chinoises, ou encore de magnifiques bâtisses coloniales et le célèbre pont couvert japonais. Hoi An est reputée depuis des siècles pour la production de soie, une tradition qui perdure à l'image des centaines de boutiques de tailleurs confectionnant n'importe quel vêtement sur-mesure. Le temps d'une journée, nous nous sommes échappés de la cohue touristique pour découvrir China Beach. C'est ici que les GI's venaient se reposer avant de repartir au combat. Aujourd'hui, les promotteurs immobiliers implantent de gigantesques hôtels et plus loin, les pêcheurs sont en plein travail pendant que les locaux dégustent les produits de la mer dans de petits bistrots de plage.

Hué, c'est la capitale impériale de la dynastie Nguyen. A l'inverse de Hoi An, cette ville fut le théâtre de terribles affrontements durant les guerres d'Indochine et du Vietnam et une grande partie de la citadelle est en ruine. Heureusement, les édifices les moins endommagés ont été restaurés et la visite de cette cité fut à la hauteur de sa réputation. Dans un autre registre, nous avons profité de goûter à la cuisine impériale dont Hué est le berceau ; mmmh un vrai régal !



Leila & Vincent

samedi 20 février 2010

Good morning Vietnam !

Et bonne année 2010 ! Non, non, nous ne sommes pas tombés sur la tête mais en pleine fête de Têt. Une fête à nous faire perdre la tête ! Fraichement déposés par les motos-taxis du poste frontière à la première ville du Vietnam, Hatien, nous nous embarquons dans une embrouille bien huillée ; "tête" contre le mur, nous ne pouvons revenir en arrière et malgré avoir tenu tête à ces têtes à claques, nous nous retrouvons dans un bus payé au prix fort direction le delta du Mékong.

Têt : il s'agit de la plus importante date dans le calendrier vietnamien qui réunit à la fois Nouvel-An, Noël et les anniversaires. C'est l'occasion pour chaques familles de se rassembler pour célébrer durant plusieurs jours. Les maisons sont décorées de fleurs et d'arbres illuminés, les allées et les parcs sont aussi aux couleurs de la fête et tout le monde s'octroient quelques jours de vacances.

Malgré les féries, nous arrivons à découvrir cette région du delta du Mékong, fleuve que nous suivons depuis le nord de la Thaïlande et du Laos jusqu'au Cambodge. Nous débutons à Can Tho où nous nous promenons aux bords des quais et observons l'animation fluviale mais où nous manquons le fameux marché flottant pour cause de Têt. Puis à My Tho où nous embarquons sur le petit bâteau du jeune Tieu qui nous emmène sur le fleuve et ses petits canaux rencontrer le charme de cette région. Nous terminons la croisière devant le coucher du soleil à apprendre quelques phrases en vietnamien et finalement approchons des lucioles illuminant les arbustres telles les guirlandes du Têt.

Comme des milliers de motards en retour de vacances, nous prenons la route en direction de Saigon ou plutôt Ho Chi Minh Ville, le poumon économique du pays. Durant cette visite éclaire, nous découvrons le palais de la réunification baptisé ainsi suite à la prise de Saigon des troupes communistes en avril 1975 aboutissant à la réunification du pays. Puis, nous en apprenons plus sur l'histoire du Vietnam au musée des souvenirs de guerre et finalement après des mois de visites de temples hindouistes et bouddhistes, nous retrouvons l'architecture de nos églises avec la cathédrale Notre Dame. Nous avons eu beaucoup de plaisir à arpenter les rues de cette ville mythique mélangeant modernisme et agitation urbaine propre aux villes asiatiques avec l'authenticité de ses marchés de rue animés.

Nous nous trouvons actuellement à Na Trang, ville du littoral sud du pays, et nous nous préparons pour notre deuxième trajet de bus de nuit afin de rejoindre Hoi An, à bientôt et chúc mùng năm mói !



Leila & Vincent

dimanche 14 février 2010

Coquillages et crustacés

C'est sur une plage ensoleilée de Sihanoukville que nous avons passé nos derniers jours au Cambodge. Quatre jours de farniente bien venu au vue de la température torride qui règne dans ce pays.

Sihanoukville c'est LA station balneraire du Cambodge comme une Thailande miniature.Se partagant le Golfe, la côte cambodgienne semble neanmoins être à des années lumière de sa voisine. Le Cambodge est définitivement une terre de contraste, de contradictions, de beautée, de laideur, de joie, de tristesse, de richesse et de pauvreté, le Ying ou le Yang, on y revient... Assez de métaphores, Sihanoukville c'est tout d'abord et surtout ses magnifiques plages de sables blancs, ses bars branchés et ses BBQ à 3 dollars. Mais c'est également ses mendiants et ses mutilés de guerre qui en rempant sur la plage laissent leurs traces sur le sable, comme une cicatrice sur leur terre, le Cambodge. Mais soir après soir, le couché de soleil puis la marée effacent ces cicatrices qui laissent naître l'espoir aux enfants des plages d'un avenir meilleur.

Nous partons de ce pays marqué par son passé et par les cambodgiens qui on su garder leurs joies de vivre comme en ce dimanche, jour de la St-Valentin où ils ont innondés la plage de leurs rires et de leurs sourires.

Leila & Vincent

jeudi 11 février 2010

Khmer Rouge ou le côté Ying...

Plus nous nous éloignons de la capitale, plus les hauts immeubles disparaissent et les huttes sur pilotis faites de bamboo prennent leur place. Les buildings de la ville sont hauts et rapprochés les uns des autres alors que les huttes sont basses et disperssées dans les rizières. Alors que notre bus roule tranquillement à travers le trafic de Phnom Penh, les larges avenues et les boulevards pavés laissent progressivement place aux routes poussiéreuses du sud d'une couleur rouge vive. Nous nous dirigeons vers Sihanoukville.

Cette description de notre sortie de la capitale est en partie inspirée du best seller de Laung Ung, "First they kill my father". Un témoignage à travers les yeux d'une fillette de 7 ans durant le génocide des Khmers Rouges. Lire un tel livre en se trouvant dans le pays en question est très étrange. Comme un mélange entre un film et un livre. Notre imagination se perd à inventer des visages aux personnages alors que le décor défile devant nos yeux. Il faut dire que ce fameux décor n'a pas dû beaucoup changer depuis ses années atroces. Nous rappellons que le règne des Khmers Rouges a duré de 1975 à 1980 mais ce n'est qu'après la mort de Pol Pot en 1998 que l'histoire mentionne officiellement la fin des Khmers Rouges. Un passé rouge donc pas si bien loin que ça ! Il va sans dire que nous n'allons pas vous faire un exposé de ce drame, bien trop complexe et délicat, nous laissons alors cette tâche aux spécialistes. Nous nous "contenterons" de mentionner que le génocide cambodgiens à tuer plus de 2 millions de personnes et que toujours selon les experts, les Khmers Rouges auraient appliqué sur le peuple Khmer un génocide plus cruel et proportionnellement plus important que celui des nazis.

Durant notre séjour dans la capitale, nous avons donc été à la rencontre des années noires du pays en visitant le camp d'extermination de Choeung Ek et la fameuse prison S-21 transformés en musée. Comme le mentionne le guide, la visite est proche du cauchemar mais c'est indispensable si l'on veut comprendre l'ampleur du traumatisme subi par le peuple. Certaines personnes voudraient tout oublier de cette période et détruire les camps. Mais l'on sait trop bien que de l'absence de témoignages concrets naît la révision, et de la révision, l'amnésie.

Nous achevons notre visite de Phnom Penh sur une note plus "glorieuse" en nous rendant au Palais royal. Ce dernier se trouve dans un cadre splendide rappellant les jardins royaux français. Néanmoins, nous espérons vivement que le roi distribue une partie du droit d'entrée exorbitant à son peuple qui pour ne pas oublier, est l'un des plus pauvres au monde.


Leila & Vincent

dimanche 7 février 2010

Le côté Yang du Cambodge

Pour commencer, une petite citation : "Que n'a-t-on pas dit, ou écrit, sur cette Atlantide tropicale, cette inestimable forêt de pierre, ce monstre architectural, ces 400 km2 de chefs-d'oeuvre, ces bas-reliefs inégalés, ces temples-montagnes qui illuminent le patrimoine mondial de l'Humanité, ...."

Bienvenue à Angkor, l'ancienne capitale de l'Empire khmer ! L'introduction au Cambodge commence fort et nous plonge directement dans le passé glorieux de ce pays et de son peuple.

Lors de notre arrivée à Siemp Reap, nous profitons de recharger nos batteries et organisons notre visite car les temples d'Angkor, cela ne s'improvise pas ! Imaginez-vous un site archéologique s'étendant de Lausanne à Vevey et montant jusqu'à Servion !

On se lève tôt pour notre premier jour afin d'éviter de pédaler sous un cagnard. Vous l'avez bien compris, cette découverte se fait à vélo ! Une boucle de 17 km à travers le site, même pas peur ;-). A l'approche d'Angkor Vat, nous sommes directement récompensés par nos efforts, la vue d'ensemble de ce temple est majestueuse. Il est entouré de douves et pour accéder à la première enceinte, nous marchons sur un superbe pont d'énormes pierres. A l'intérieur, nous nous dirigeons petit à petit vers le temple central où les 5 tours, emblème du pays, dominent le lieu. Nous essayons de réaliser l'ampleur de cette architecture construite il y'a plus de 10 siècles et nos esprits se perdent dans les gravures murales sculptées dans le détail. Ensuite, nous reprenons la route le long d'une belle avenue ombragée pour arriver à Angkor Thom ; à l'époque, cette ville royale abritait jusqu'à 100'000 habitants, aujourd'hui la nature a pris le dessus et les ruines parsèment le décor. La cité d'Angkor Thom est entourée par des murailles et est accessible par 5 portes. Nous empruntons la porte sud : une impressionnante arche de 23 m. de haut précédée par un pont où 54 statues de géants sont alignées de chaque côté. Dans l'enceinte, nous explorons Bayon ; un temple de montagne de pierres aux multiples visages. Ici règne une atmosphère envoutante alors que des centaines d'yeux semblent nous observer... Pour finir la journée, nous nous introduisons dans le temple Ta Phrom, un véritable labyrinthe au milieu des arbres engloutissant peu à peu les ruines. Le deuxième jour, nous nous attaquons au grand circuit mais cette fois-ci, en tuk-tuk. Comme nous ne sommes pas de grands amoureux de ruines, nous découvrons les édifices plus rapidement que la veille.

La découverte d'Angkor nous a montré le côté glôrieux et positif du pays ; toutefois nous ne pouvons pas ignorer le passé tourmenté du Cambodge. Suite au prochain message...



Leila & Vincent

mardi 2 février 2010

Et au sud du Laos...

Deux régions sont dans notre point de mire : le plateau Bolaven et les îles de Si Phan Don. A l'époque coloniale déjà, elles jouaient un rôle important ; la première pour ses terres fertiles et la seconde pour le transport des marchandises via le Mékong. Aujourd'hui, le tourisme y a pris place et nous avons découvert cette province en quelques jours.

A notre arrivée à Pakse, la ville aux portes du plateau Bolaven, nous choisissons de partir un peu à l'aventure et de rejoindre Tadlo, un bled avec quelques guesthouses, une jolie chute ainsi que des plantations de café et de bananes tout autour. Effectivement, le cadre est idéal pour le farniente et de plus, nous trouvons un logement avec vue sur la rivière. On découvre les alentours à pieds et passons la plupart de notre temps à la cascade à se tremper. On aurait voulu en voir plus en scooter, libre de tous mouvements, mais c'est en tuk-tuk que nous partons plus loin vers d'autres cascades et paysages.

Nous continuons notre route jusqu'à Si Phan Don, littéralement 4'000 îles. Pour rejoindre ce petit paradis au sud du pays, nous empruntons un nouveau moyen de transport : la camionette. Dans cet engin plein à craquer, nous partons quelque peu inquiets pour les 4 prochaines heures de route. Au final, ce fut une expérience des plus mémorable surtout lors des arrêts où nous avons été assaillis par les vendeurs de brochettes de poulets. Nous faisons également une rencontre sympathique avec un belge. Deux suisses et un belge dans une camionnette remplie de locaux alors que nous nous faisons doubler par les minibus VIP cela ne s'invente pas ! Ah, ils devaient bien rire les autres touristes !

C'est avec notre nouvel ami de Bruxelles, Dimitri, que nous passons notre séjour sur l'île de Khone. L'endroit est très dépaysant et nous avons même eu l'occasion de nous baigner dans le Mékong ainsi que d'apercevoir les plus discrets de ses habitants, les dauphins Irrawady.

Nos derniers jours au Laos furent plaisant mais nous partons de ce pays avec un petit sentiment de frustration. En effet, tant le nord nous avait conqui, le sud ne nous a pas offert le même enchantement. Peut-être nous aurions simplement du nous contenter des provinces du nord au vu de notre timing ?

Nous avons choisi d'avoir aucun regrets cette année alors hakuna matata et sabaidee Laos ! Nous sommes maintenant au Cambodge prêts pour explorer les temples d'Angkor !



Leila & Vincent